Arménie·Derniers articles·Yvonnick Ségouin

La ligne éditoriale

5 minute read

Quelle ligne éditoriale ?

Pourquoi définir une ligne éditoriale avant la réalisation d’un film ?
Car elle fixe une ligne directrice et oriente la manière dont seront traitées les séquences du film documentaire.

Pour « Mulhacén, le seigneur andalou », film documentaire réalisé en 2018 portait sur le thème d’un système d’irrigation ancestral , je suis parti à la rencontre de personnages qui avaient un lien « même de loin » avec l’eau. Et même si je suis dans le contemplatif, chacun de mes personnages avait une activité, ce qui permet d’avoir un film plus dynamique et ne pas montrer seulement des paysages.

Autre exemple, pour « Lou soulèu me fait canta » réalisé près de chez moi dans les Alpilles, sur le thème des traditions provençales, je me suis imposé un seul personnage par village. Ce qui m’a permis d’élargir la découverte de ce territoire et ne pas me limiter à la petite capitale Saint-Rémy-de- Provence.
Et Document Terre a sélectionné mon film pour la programmation 2021-2022 si et seulement si j’acceptais de raconter le lien que j’ai avec les Alpilles puisque depuis que je suis arrivé dans le sud en l’an 2000, j’ai toujours habité à proximité de ces petites Alpes.
C’est donc moi qui fait la narration et qui raconte quel a été l’élément déclencheur de la réalisation de ce film, pourquoi j’ai choisi tel personnage, comment je l’ai rencontré ? Pourquoi ce sujet et pas un autre ? Quels sont mes sentiments, mes doutes ? Donc au final, une narration beaucoup plus personnelle et le public a apprécié.

Pour l’Arménie, la ligne éditoriale reste à définir.
Le but du film est de donner envie d’aller visiter ce pays. J’aime mettre en avant les « petits gens » afin qu’ils nous montrent leurs modes de vies, leurs traditions. Je préfère également filmer ceux qui exercent une activité manuelle qui donne sens à leur vie.

Alors, que vous inspire cette carte ? Une belle séquence pour découvrir la capitale Erevan me semble nécessaire… peut-être la scinder en deux lors du montage. Pourtant les villes, ce n’est pas ce qui m’attire le plus !

C’est un pays de montagne où dans certaines régions, ça ne doit pas être simple d’y vivre l’hiver. Peut-être partir à la rencontre d’une famille en hiver que je retrouverais lors des beaux jours… ou l’inverse, ce qui ferait également deux séquences ou une séquence et demi.

Il existe une multitude de monastères classés au patrimoine de l’Unesco. Comment je pourrais les montrer sans toutefois faire seulement qu’une séquence « paysage de monastère » ? Je me complique peut-être la tâche mais j’aime donner un peu de consistance aux images.
Par exemple, je préférerais filmer un personnage qui aurait une activité dans le monastère, ce qui permet de le découvrir sans en parler. Car je ne vais pas raconter l’histoire de chaque monastère, j’en ferai un et après, je passe à autre chose.

J’aime également aborder au moins une fois dans un film le thème de l’eau. Je vais donc me diriger vers le lac Sevan qui était, d’après ce que j’ai pu lire il y a une dizaine d’années, à un point de non retour. En effet, le niveau du lac a fortement baissé.
Là aussi, je souhaite trouver un personnage sensibilisé par la protection de ce lac et qui vivrait par exemple de la pêche.

Dans chacun de mes films, je présente un artiste. J’aime mettre en avant leur sensibilité. Comme il me faudra de la musique pour le film, ce sera peut-être un musicien.

Voilà, je sais qu’il y a des écoles audiovisuelles qui nous suivent. N’hésitez pas à me partager votre ligne éditoriale dans les commentaires.

A bientôt pour un prochain post.

Les autres étapes de la fabrique « Arménie »

WEB-Commentaires

read more:
0 0 votes
Évaluation de l'article
Suivre le fil de la discussion
Notification pour
guest
0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires